Le nom du compositeur Samuel Barber ne vous dit peut-être pas grand-chose. Pourtant, sa pièce la plus jouée est sans doute l’air classique le plus célèbre du 20e siècle : c’est l’Adagio pour cordes, pièce maîtresse du concert que donnera l’OSM les 4 et 5 octobre.
Révélé au public dans sa version orchestrale lors d’un légendaire concert dirigé par le grand Arturo Toscanini à New York en 1938, l’Adagio pour cordes de Barber est devenu l’un des airs préférés d’Hollywood. On l’a notamment entendu dans les films Elephant Man, Platoon et Le fabuleux destin d’Amélie Poulain, et dans les séries télévisées Seinfeld, ER et Les Simpsons.
Le morceau ne vieillit pas : les plus jeunes ont pu l’entendre dans des jeux vidéo et même dans des remix du DJ néerlandais Tiësto, un incontournable de la musique électronique !
À quoi tient cette unanimité ? Sans doute parce qu’avec le temps, l’œuvre d’une dizaine de minutes est quasiment devenue l’hymne officiel de la mélancolie. Dès les premières secondes, le rythme lent et régulier et la mélodie simple accompagnent l’auditeur dans une montée progressive vers les sommets de la douleur. Puis, après un long silence, la musique l’incite doucement à redescendre, comme pour retrouver sa sérénité après avoir fait son deuil.
C’est Adam Johnson, chef assistant de l’OSM, qui dirigera le concert De Ravel à Barber.
Amorçant sa deuxième saison avec l’orchestre de Montréal, le jeune chef, lauréat du prix Jean-Marie-Beaudet en direction d’orchestre décerné par le Conseil des arts du Canada, est déjà l’un des visages les plus connus de l’OSM. Son implication dans la série estivale L’OSM dans les parcs en fait l’ambassadeur du classique dans toute la grande région de Montréal. Cette année, il a ravi les habitants de Blainville, de Brossard, de Terrebonne et de l’arrondissement Mercier-Hochelaga-Maisonneuve avec des airs classiques popularisés au grand écran.
Adam sera de retour sur la scene, à la suite de sa performance électrisante lors des concerts de Half Moon Run.
Lors du concert De Ravel à Barber, Adam Johnson mettra en valeur deux excellents musiciens de l’orchestre, qui brilleront chacun comme soliste :
- Paul Merkelo interprétera le Concerto pour trompette de John Estacio ;
- James Box interprétera le Concerto pour trombone de Tomasi.
Après une carrière dans plusieurs orchestres américains, les deux virtuoses font partie de l’OSM depuis plus d’une quinzaine d’années. En parallèle, ils contribuent activement à l’éducation des jeunes musiciens dans leur instrument respectif, notamment à l’Université McGill.
De Ravel, le concert présentera l’Alborada del Gracioso. C’est sans doute la deuxième œuvre la plus connue du compositeur français, après son célèbre Boléro. Elle en partage d’ailleurs les sonorités ibériques, qui évoquent la guitare et les castagnettes, mais avec un rythme plus enlevant. L’Alborada del Gracioso est aussi exigeante à jouer pour les musiciens que facile d’écoute pour le public.
Sur les airs de West Side Story
Le concert se conclura en apothéose par les « Danses symphoniques » de Bernstein : en une vingtaine de minutes, l’OSM enfilera neuf des airs les plus connus de la comédie musicale West Side Story.
Inspiré de l’histoire de Roméo et Juliette, le spectacle de Broadway avait fait sa marque autant par ses ballets que par sa musique. Son adaptation au cinéma avait raflé dix oscars.
Les « Danses symphoniques » font la part belle aux danses cubaines mambo et cha-cha-cha ; mais elles reprennent aussi plusieurs des airs légendaires – dont Somewhere – qui ont fait le succès de West Side Story. Éclatante, festive et émouvante, cette suite orchestrale réjouira tous ceux que les histoires d’amour ne laissent pas indifférents.
Le concert De Ravel à Barber, sera présenté le mercredi 4 octobre à 20 h, puis le jeudi 5 octobre à 10 h 30 et à 19 h.
