Les dimanches en musique, Les grands samedis OSM Air Canada

BERNARD LABADIE

BERNARD LABADIE

PARTENAIRE DE SAISON

DIRIGE HAYDN, MOZART & BEETHOVEN

Maison symphonique de Montréal

C’est avec un immense bonheur que l’OSM salue le retour tant attendu de Bernard Labadie! Le très apprécié chef prend ici la baguette dans un programme classique. Également, le pianiste François-Frédéric Guy, ayant fait un passage remarqué lors de son passage en 2015, s’entoure d’Andrew Wan et de Brian Manker, violon et violoncelle solos de l’OSM, pour interpréter le majestueux Triple concerto de Beethoven.

 

Présenté par :

PRIX DES BILLETS

À partir de 43$*

SAMEDI 29 AVRIL 2017

20h00

DIMANCHE 30 AVRIL 2017

14h30

Bernard Labadie, chef d’orchestre
Andrew Wan, violon
Brian Manker, violoncelle
François-Frédéric Guy, piano

PROGRAMME :

Haydn, L’isola disabitata, Ouverture (approx. 8 min.)

Beethoven, Triple concerto en do majeur, op. 56 (approx. 33 min.)

Mozart, Symphonie no 41 en do majeur, K. 551, « Jupiter » (approx. 31 min.)

NOTES DE PROGRAMME

LES ŒUVRES

 

Le programme de ce concert, qui réunit trois œuvres composées à la fin du XVIIIe siècle et au tournant du XIXe, illustre avec éloquence la diversité musicale du classicisme viennois. L’ouverture de L’isola disabitata de Haydn est écrite dans un style Sturm und Drang qui rappelle les contrastes expressifs de l’opéra baroque; le Triple concerto de Beethoven développe un langage qui flirte déjà avec le romantisme; et la symphonie « Jupiter » de Mozart représente la synthèse d’un style classique parvenu au sommet de ses possibilités.

 

 

JOSEPH HAYDN

Né à Rohrau, Autriche, le 31 mars 1732 – Mort à Vienne, le 31 mai 1809

 

L’isola disabitata : « Ouverture »

 

Créée en décembre 1779 pour souligner le jour de la fête du mécène de Haydn, le prince Esterházy, L’isola disabitata [L’île déserte] est une azione teatrale en deux parties dont le texte est signé par le plus important librettiste du XVIIIe siècle, Pietro Metastasio. L’intrigue très simple ne comprend que quatre personnages évoluant dans un unique décor. Les deux sœurs Costanza et Silvia vivent seules depuis 13 ans sur une île déserte où elles ont échoué à la suite d’une tempête en mer, et où les a laissées Gernando, le mari de Costanza. Ce qu’elles ne savent pas, c’est que Gernando a en réalité été enlevé par des pirates qui l’ont tenu captif pendant 13 ans; au début de l’opéra, il revient sur l’île pour récupérer sa femme et sa belle-sœur, accompagné de son ami Enrico qui ne tarde pas à tomber amoureux de Silvia. Après quelques malentendus causés par le long isolement des deux femmes, les deux couples sont réunis et célèbrent la fin heureuse de leur histoire.

 

L’ouverture de L’isola disabitata a été publiée séparément de l’opéra dès le vivant de Haydn; encore aujourd’hui, elle est souvent exécutée en concert de façon autonome, comme c’est le cas ici. Ses contrastes dramatiques particulièrement marqués reflètent les sentiments contradictoires des héroïnes au début de l’opéra : l’introduction lente, en sol mineur, illustre la solitude de l’île déserte et le désespoir de Costanza (qui, au lever du rideau, va jusqu’à envisager de mettre fin à ses jours), alors qu’un thème central en sol majeur évoque l’espoir des deux femmes d’être finalement sauvées. L’ouverture se conclut avec la récapitulation du premier thème rapide en sol mineur, dont l’intensité expressive trouve peu d’équivalents dans la production lyrique de Haydn.

 

 

LUDWIG VAN BEETHOVEN

Né à Bonn, le 16 décembre 1770 – Mort à Vienne, le 26 mars 1827

 

Triple concerto pour violon, violoncelle et piano en do majeur, op. 56

 

Composé en 1803-1804, le Triple concerto pour violon, violoncelle et piano, op. 56, de Beethoven est l’exact contemporain de la Symphonie n3, « Héroïque », entendue plus tôt cette saison. L’œuvre partage également avec cette symphonie un même dédicataire, le prince Lobkowitz, à qui Beethoven a aussi dédié ses Symphonies nos 5 et 6, les Quatuors à cordes de l’op. 18 et le cycle de mélodies An die ferne Geliebte [À la bien-aimée lointaine]. L’instrumentation de ce Triple concerto est inhabituelle, non seulement dans l’œuvre de Beethoven (qui n’a écrit par ailleurs que des concertos pour un seul instrument soliste : un pour violon et cinq pour piano), mais aussi dans l’ensemble de la musique pour orchestre de la période classique. Quelques autres compositeurs ont exploré par la suite cette même combinaison instrumentale, mais le Triple concerto de Beethoven est le seul à être entré au répertoire.

 

De facture encore classique, le Triple concerto de Beethoven est presque un trio avec orchestre : les trois instruments solistes s’y voient tous accorder la même importance et se relaient constamment dans la présentation des thèmes, passant avec fluidité du rôle mélodique à celui de l’accompagnement, et vice-versa. Extrêmement développé, le vaste Allegro qui ouvre le concerto constitue le cœur et le centre de gravité de l’œuvre; les deux mouvements suivants sont réunis pour constituer une deuxième partie capable d’y faire contrepoids. Le très bref Largo en la bémol majeur s’enchaîne en effet directement au dernier mouvement; il se termine sur des notes répétées dont l’accélération graduelle introduit le « Rondo à la polonaise » final, attaqué sans transition.

 

 

WOLFGANG AMADEUS MOZART

Né à Salzbourg, le 27 janvier 1756 – Mort à Vienne, le 5 décembre 1791

 

Symphonie n˚ 41 en do majeur, K. 551, « Jupiter »

 

La symphonie dite « Jupiter », enfin, est la dernière des 41 symphonies de Mozart qui portent un numéro; elle a été composée à l’été 1788, juste après le succès de la première viennoise de Don Giovanni et au même moment que les Symphonies nos 39 et 40. Le surnom « Jupiter » est bien postérieur à la composition de l’œuvre, et même au décès de Mozart : il proviendrait en effet de l’organisateur de concerts Johann Peter Salomon, qui aurait proposé ce titre lors d’une série de concerts en Écosse en 1819. Étant donné l’ampleur de l’œuvre, et plus particulièrement celle de son dernier mouvement que le fils de Mozart considérait comme « le plus grand accomplissement de la musique instrumentale », il n’est pas étonnant que le nom du « dieu des dieux » ait été choisi pour désigner cette symphonie – qui est par ailleurs l’une des premières dans l’histoire de la musique à avoir été écrite non pas à la suite d’une commande, mais sur une simple impulsion du compositeur, en quelque sorte « pour l’amour de l’art ».

 

Cette dernière symphonie de Mozart montre avec quelle aisance le compositeur manipule les conventions musicales de son époque. Dans le premier mouvement, il ajoute aux deux thèmes habituels de la forme sonate la mélodie d’un air pour basse qu’il avait composé quelques mois auparavant pour compléter un opéra d’Anfossi, « Un bacio di mano » [Un baise-main], fusionnant ainsi les univers pourtant très différents de l’opéra et de la symphonie. Mais surtout, Mozart déplace le centre de gravité de la symphonie du premier vers le dernier mouvement, concluant l’œuvre en apothéose par un quatrième mouvement extrêmement contrapuntique, dans lequel convergent plusieurs motifs entendus dans les trois mouvements précédents et dont l’impressionnante section finale est basée sur une double fugue avec canon exceptionnellement développée.

 

© Marie-Hélène Benoit-Otis

© Traduction du français par Robert Markow

BIO

BERNARD LABADIE

CHEF D’ORCHESTRE
 

Mondialement reconnu pour son expertise dans le répertoire des XVIIe et XVIIIe siècles, Bernard Labadie est le chef fondateur des Violons du Roy et le directeur musical de La Chapelle de Québec, deux groupes qu’il a fondés respectivement en 1984 et 1985 et qu’il dirige dans le cadre de leurs saisons régulières à Québec et à Montréal ainsi qu’en tournée en Amérique du Nord et en Europe. Avec eux, il s’est produit dans les plus grandes salles du monde, notamment les Carnegie Hall et Lincoln Center (New York), Kennedy Center (Washington), Walt Disney Concert Hall (Los Angeles) et Barbican (Londres), la Philharmonie de Berlin, le Théâtre des Champs-Élysées (Paris), le Palais des Beaux-Arts (Bruxelles) et les festivals de Salzbourg et de Bergen.

 

Très sollicité comme chef invité, il dirige régulièrement les grands orchestres symphoniques nord-américains, notamment ceux de Chicago, New York, Cleveland, Saint-Louis, Los Angeles, San Francisco, Minneapolis et Toronto, ainsi que le New World Symphony (Miami Beach) et l’Orchestre du Centre national des arts (Ottawa). En Europe, il a notamment dirigé l’Orchestre du Concertgebouw d’Amsterdam, l’Orchestre de la radio bavaroise (Munich), les orchestres des radios de Cologne, Hanovre et Fribourg, l’Orchestre philharmonique de Radio France, la Northern Sinfonia (Newcastle), les orchestres de chambre de Norvège et de Suède, ainsi que le Liceu de Barcelone. Il est également l’invité régulier de l’Orchestre symphonique de Melbourne, en Australie. Il fera bientôt ses débuts avec l’Orchestre de chambre de Vienne, l’Orchestra of St. Luke’s (New York), les orchestres des radios de Helsinki, Francfort et Berlin, l’Orchestre national de Lyon et l’Orchestre symphonique de Baltimore.

 

Très actif à l’opéra, il a été directeur artistique de l’Opéra de Québec (1994-2003) et de l’Opéra de Montréal (2002-2006). À titre de chef invité, il a notamment dirigé au Metropolitan Opera (New York) et aux opéras de Santa Fe, Cincinnati et Glimmerglass. En janvier dernier, il a fait ses débuts à la Canadian Opera Company (Toronto).

 

De plus en plus en demande auprès d’orchestres jouant sur instruments d’époque, il dirige régulièrement l’Academy of Ancient Music, et on a pu l’applaudir à la direction de l’Orchestra of the Age of Enlightenment, The English Concert, de la Handel and Haydn Society (Boston), du Collegium Vocale Gent et de l’Ensemble Arion. L’an prochain, il fera ses débuts au pupitre de l’Akademie für Alte Musik de Berlin.

 

À la tête des Violons du Roy ou comme chef invité, il a enregistré une vingtaine de disques pour les maisons Virgin Classics (maintenant Erato), EMI, Dorian, ATMA, Hyperion et Naïve.

 

Grand ambassadeur de la vie musicale de Québec, sa ville natale, Bernard Labadie a été fait Officier de l’Ordre du Canada en 2005 et Chevalier de l’Ordre national du Québec en 2006. En 2008, il a reçu le Banff Centre’s National Arts Award pour sa contribution au développement des arts au Canada, et un doctorat honorifique de l’Université Laval, son alma mater. En 2016, Bernard Labadie a reçu le Prix Samuel de Champlain à Paris, ainsi que l’insigne de Compagnon des arts et des lettres du Québec pour son apport aux arts dans la société québécoise.

 

ANDREW WAN

PREMIER VIOLON SOLO DE L’OSM

 

Violon solo à l’Orchestre symphonique de Montréal depuis 2008, Andrew Wan est aussi professeur assistant à l’École de musique Schulich de l’Université McGill, partenaire artistique du Edmonton Symphony Orchestra, membre du Nouveau Quatuor à cordes Orford et directeur artistique des solistes de l’OSM pour trois futurs enregistrements chez Analekta. À titre de soliste, il a parcouru le monde du Brésil à la Chine et, comme chambriste, il a joué avec Emanuel Ax, Gil Shaham, Vadim Repin, Menahem Pressler et le Juilliard String Quartet. Sa discographie comprend des albums qui ont été récompensés par un Grammy, deux nominations aux prix Juno, ainsi qu’un Prix Opus pour son enregistrement des trois concertos pour violon de Saint-Saëns avec l’OSM sous la direction de Kent Nagano. Andrew Wan a été lauréat du Grand Prix au Concours OSM en 2007. Il est titulaire de trois diplômes de la Juilliard School, où il a étudié avec Masao Kawasaki et Ron Copes. Il joue sur un violon de Michel’Angelo Bergonzi de 1744, généreusement prêté par le mécène David B. Sela.

 

BRIAN MANKER
VIOLONCELLE SOLO DE L’OSM

 

Violoncelle solo de l’Orchestre symphonique de Montréal depuis 1999, Brian Manker mène une carrière des plus diversifiées comme musicien et enseignant. Régulièrement concertiste avec l’OSM, il est aussi violoncelliste au sein du réputé Nouveau Quatuor à cordes Orford. En 2010, il a enregistré l’intégrale des Suites pour violoncelle seul de Johann Sebastian Bach sous étiquette Storkclassics. On peut également l’entendre sur de nombreux enregistrements de musique de chambre de même qu’avec l’OSM. Son violoncelle a été fabriqué par Pietro Guarneri de Venise en 1729 et son archet, par Francois Peccatte; ils lui sont tous deux prêtés par Canimex.

 

FRANÇOIS-FRÉDÉRIC GUY

PIANO

 

François-Frédéric Guy est considéré comme l’un des grands interprètes actuels du répertoire allemand, et plus particulièrement de Beethoven.

 

Amorcé en 2008, son vaste « Projet Beethoven » comprend les trente-deux sonates, enregistrées sur disques et jouées en récital à travers le monde, les cinq concertos interprétés sous la direction de Philippe Jordan, et les œuvres de musique de chambre pour cordes et piano. L’enregistrement de son intégrale pour violoncelle et piano, réalisée avec Xavier Phillips, était finaliste au Gramophone Award en 2016, et celui de la version pour deux pianos du Sacre du printemps de Stravinski, avec Jean-Efflam Bavouzet, a été « le choix du rédacteur en chef » de Gramophone en 2015. Son disque des sonates pour piano de Brahms, paru en 2016 et chaleureusement accueilli, annonce le départ d’un nouveau projet – Brahms, celui-là – au cours des prochaines années.

 

François-Frédéric Guy s’est produit dans les salles les plus prestigieuses, dont la Philharmonie de Berlin, la Philharmonie de Varsovie, le Concertgebouw et le Muziekgebouw d’Amsterdam, le Suntory Hall de Tokyo, le Centre des arts de Séoul, les Royal Festival Hall, les Queen Elizabeth Hall et Wigmore Hall de Londres, ainsi que le Théâtre des Champs-Élysées et la Philharmonie de Paris.

 

Il a dirigé plusieurs concertos de Beethoven depuis le piano, et a fait ses débuts officiels en direction d’orchestre en septembre dernier au pupitre de l’Orchestre de chambre de Paris dans la 5e Symphonie de Beethoven. Par ailleurs, il a eu l’occasion de jouer sous la direction de chefs aussi réputés que Wolfgang Sawallisch, Bernard Haitink, Michael Tilson-Thomas, Daniel Harding, Esa-Pekka Salonen et Kent Nagano.

 

François-Frédéric Guy, qui a récemment brillé lors de sa première collaboration avec le Wiener Symphoniker dirigé par Philippe Jordan, connaît cette année plusieurs débuts remarquables, notamment avec l’Orchestre symphonique de Québec et l’Orquesta Sinfónia de Tenerife. De nouveau invité à l’Orchestre symphonique de Montréal ce printemps 2017, il amorcera ensuite à Séoul ses premiers récitals de sonates de Beethoven en Asie et terminera la saison à la Fondation Musashino de Tokyo, où il se produira avec le Dresdner Philharmonie sous la direction de Michael Sanderling.

Les grands entretiens préconcert logo_fromage_ici

Samedi 29 avril, 19 h
Dimanche 30 avril, 12 h 30

Animateur : Katerine Verebely
Invité : Bernard Labadie, chef d’orchestre
Classicisme européen : Franz Joseph Haydn, Wolfgang Amadeus Mozart et Ludwig van Beethoven

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